L'Eau d'Ici : pour une eau de qualité dans le Sud Territoire

Dans le cadre de sa compétence en matière d’eau potable, la CCST est particulièrement concernée par la qualité de l’eau distribuée aux habitants.
Ainsi, en complément des mesures et traitements correctifs qu’elle met en œuvre pour garantir la meilleure eau possible au robinet, elle s’est lancée dans une démarche expérimentale et collaborative baptisée « L’Eau d’Ici » visant à prévenir les pollutions à la source.
Pourquoi ?
Il y a plusieurs années, constat a été fait de la dégradation de la qualité de l’eau du captage de Saint-Dizier-L’Evêque, aujourd’hui fermé, faisant du Sud Territoire un espace à enjeux classé prioritaire dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE).
A l’origine de cette dégradation : des pollutions diffuses de produits phytosanitaires liés à l’activité agricole et à un sol karstique particulièrement sensible.
A travers « l'Eau d'Ici », la Communauté de communes et ses partenaires souhaitent agir efficacement sur le court, moyen et long terme en vue d’améliorer la qualité de l’eau à l’échelle du bassin de vie du Sud Territoire tout en maintenant une activité agricole nourricière et viable.
Cette action s’inscrit dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement piloté par la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et l’ARS (Agence Régionale de Santé) Bourgogne Franche-Comté.

Une démarche partenariale
La démarche, basée sur le volontariat des différents acteurs, notamment les agriculteurs et sur la co-construction des solutions, est soutenue par de nombreux partenaires institutionnels lesquels ont signé une Charte d'engagement le 24 janvier 2023.
Sont ainsi parties prenantes aux côtés de la CCST : l’État, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Bourgogne Franche-Comté, la Chambre Interdépartementale d’Agriculture (CIA) Doubs-Territoire de Belfort, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, l’Institut National de la Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) et le Département du Territoire de Belfort.
Concrètement, sur le terrain, la CCST travaille main dans la main avec la Chambre Interdépartementale d'agriculture Doubs-Territoire de Belfort (CIA 25-90) avec laquelle elle a passé une convention de partenariat. Chacune des deux structures a recruté une personne dédiée à « l’Eau d’Ici ».


Bilan des actions agricoles
La première campagne 2023 de désherbinage a concerné 12 exploitations sur les 70 existantes dans le Sud Territoire sur 30 parcelles soit 120 ha de cultures de maïs désherbinées.
L'année culturale 2024 fut une année compliquée en raison des aléas climatiques. Néanmoins la campagne 2024 de désherbinage a concerné 5 exploitations sur 47 parcelles soit 115 ha de cultures de maïs désherbinées.
Des comparaisons avec des parcelles test non désherbinées ont montré que la diminution de 2/3 des substances habituellement utilisées n'a fait aucune différence sur le rendement des parcelles désherbinées par rapport aux parcelles test et ce, malgré une année 2024 climatiquement difficile.
Des résultats encourageants à consolider en 2025 dans le cadre d'une 3ème campagne de désherbinage qui vise cette fois-ci une surface de 180 ha.
L'année 2024 a également permis de travailler au suivi des parcelles en bas niveau d'intrants qui sont en culture de méteil (mélange de légumineuses et céréales). Cette culture encore peu développée sur la CCST demande un suivi et une acquisition de données locales. Elle ne nécessite aucun produit phytosanitaire et permet d'augmenter l'autonomie alimentaire des élevages. En 2024, 6 élevages ont ainsi été suivis sur la CCST.

Un projet de recherche-action pour appuyer la démarche et adapter les pratiques agricoles
Afin de renforcer le volet agricole de l’Eau d’Ici, la CCST a missionné début décembre 2024 une doctorante pour mener à bien une thèse de 3 ans. Co-encadrée par l'INRAE Dijon (UMR Agroécologie) et l’Institut Agro de Dijon, son sujet porte sur l’adaptation des pratiques agricoles pour reconquérir la qualité de l’eau.
Après une première phase d’enquête notamment auprès des agriculteurs du territoire, pour connaître finement les pratiques agricoles et le contexte socio-économique, plusieurs scénarios de changement de pratiques pourront être élaborés. Ces scénarios prendront en compte à la fois l’impact sur la qualité de l’eau, les performances agronomiques, économiques et environnementales, les impacts du changement climatique et l’intégration des différentes filières.
L’objectif de ce travail de recherche-action est de construire, avec les acteurs concernés, un projet pour l’agriculture de demain.
« L’Eau d’Ici » s’appuie sur une approche novatrice qui a vocation à essaimer sur le reste du territoire régional et national.
Sarah HOMRI, Chargée de mission Protection eau potable
Service Eau potable à Grandvillars
03 84 23 50 81
sarah.homri@ccst90.fr
Vice-Président : Claude MONNIER
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