"Écartelé, au premier coupé d'or à trois demi-ramures de cerf de sable et de gueules à deux bars adossés d'or, au deuxième coupé de sable et d'or, au troisième d'argent à la croix d'azur cantonnée de quatre échiquetés de trois tires d'azur et d'argent, au quatrième de sinople à la roue d'or."
Le premier écartelé reprend les armoiries de l'ancienne principauté de Montbéliard à laquelle appartenait la commune. Le deuxième écartelé montre les armoiries de la seigneurie de Blamont ; le troisième les armoiries de la seigneurie de Delle et le quatrième une roue dentée symbole de l'industrie horlogère établie à Beaucourt par Frédéric Japy à la fin du XVIIIe siècle.
Beaucourt est une commune française située dans le département du Territoire de Belfort en région Franche-Comté.
Beaucourt, qui dépend à l'origine du Comté de Montbéliard, possède une histoire essentiellement liée à la dynastie manufacturière Japy, dont la démarche sociale et paternaliste a façonné la ville et les habitants. C'est Frédéric Japy qui, à la fin du XVIIe siècle a donné son essor industriel à Beaucourt en créant une usine d'horlogerie qui connaîtra un rayonnement considérable au XIXe siècle. À partir de 1910 et jusqu'en 1975, la machine à écrire Japy perpétuera ce renom auquel contribueront également des fabrications aussi diverses que la quincaillerie, la serrurerie, les pompes, la lustrerie, etc.
Troisième ville du Territoire de Belfort et chef-lieu de canton, Beaucourt se situe au cœur du Grammont, un des sommets de la chaîne jurassique du Lomont.
Marqué par ce passé industriel, Beaucourt est aujourd’hui un centre actif, une ville de campagne à deux pas d’importantes agglomérations (Pays de Montbéliard et Belfort), autant d’atouts pour son développement urbain, économique et touristique. Différents projets urbains comme la réalisation d'un grand lotissement dans les Hauts de Beaucourt, l'aménagement du Centre-ville, la reconversion des Usines Fonteneilles ou encore la requalification urbaine et sociale du quartier des Champs Blessonniers vont redessiner la ville pour les années futures.
Ses habitants sont appelés les Beaucourtois.
La ville est située à 15 km de Montbéliard et 28 km de Belfort, à cheval entre le Doubs et le Territoire de Belfort. La Gare de Belfort - Montbéliard TGV n'est pas très loin et la frontière Suisse se trouve à moins de 10 km. Au pied du Grammont, elle est entourée par plusieurs villages, et située dans l'aire urbaine de Montbéliard-Belfort.
Beaucourt est situé sur les derniers vallonnements du massif du Jura en bordure extrême Ouest de la fosse d'Alsace, à proximité de la porte de Bourgogne. De par sa situation, c'est un lieu de passage très fréquenté, de ce fait, dès les temps les plus reculés, ce lieu est habité. La proximité des abondantes sources autour du Grammont en ont fait un endroit de prédilection pour l'établissement des premiers sédentaires. Beaucourt est situé au pied de la colline nommée le Grammont. Ce sommet fait partie de la chaîne des Lomonts (altitude : 579 mètres). En arrière du Grammont, côté sud, s'étend un vaste plateau sur lequel sont placés les villages de Montbouton, Abbévillers, Croix, Villars-le-Sec et Saint-Dizier-l'Évêque.
Le Grammont présente sur son sommet une assez vaste croupe dont l'extrémité Nord était occupée par un camp néolithique. Ce dernier est encore bien conservé. À l'Ouest et à l'Est, il est bordé par de pentes abruptes et des roches escarpées. Le Sud est protégé par un mur de pierres, très important vu ses ruines. Au Nord, il y a un vallum. Toute la colline est parsemée de tombes de cette époque : des tumulus. On peut supposer qu'étant donné sa situation le site du Grammont est principalement un lieu administratif et religieux, une sorte de résidence des chefs. Le Grammont est favorisé par les découvertes depuis le XIXe siècle, où les premières fouilles importantes ont été réalisées autour des années 1870. Le Dr Muston rapporte un inventaire détaillé dans son livre L'histoire d'un village. C'est en tout cas un lieu très prisé des beaucourtois et aussi des touristes.
La particularité de Beaucourt est l'absence de cours d'eau coulant dans la commune. Pourtant, on dénombre pas moins de sept fontaines dont une n'étant plus utilisée.
Malgré un développement important au sein du bassin industriel montbéliardais, Beaucourt a eu une urbanisation plutôt limitée contrairement à la zone allant de Montbéliard à Valentigney. On remarque que l’urbanisation de Beaucourt est plutôt concentrée, que la ville est restée à l’échelle de village. Cela s’explique par son contexte paysager particulier. En effet, la ville est ceinturée de cultures et de bois dont elle tient d’ailleurs son nom « Bocourt » signifie « village des bois ».
Le sud du Territoire de Belfort est composé de vastes espaces vallonnés composés d’étangs, de forêts et de champs cultivés. Beaucourt n’échappe donc pas à la règle avec son relief vallonné. En analysant de plus près la composition urbaine de Beaucourt, on remarque son urbanisation s’est faite le long du relief principal sur lequel se trouvent les usines Japy. Il y a un enroulement du bâti autour du site des Fonteneilles, la ville s’est développée concentriquement autour de cette zone.
Les usines Japy, desservies par la route départementale, se trouvent à proximité du centre-ville actuel, et plus particulièrement à l’articulation des deux masses bâties. Jusqu’il y a encore peu de temps, le site des Fonteneilles se trouvait dans un « bras vert » composé par le parc municipal des Cèdres et les grands champs au sud des usines, aujourd’hui investis par un projet de lotissement. Cette trame verte marquait une coupure entre la partie ouest et Est de la ville. Mais cette séparation s’exprime également au niveau des équipements. La partie sud-ouest de la ville ne bénéficie d’aucun équipement et se trouve un peu en marge de la ville et de la vie associative.
En 2008, on comptait 2 369 logements dont 2 055 (86,7 %) résidences principales, 290 (12,2 %) logements vacants et seulement 24 (1 %) résidences secondaires dans la commune. 51,1 % sont des maisons et 46,3 % sont des appartements. La majorité des résidences principales (44,6 %) ont été construites avant 1949 et 53,3 % de la population vivent depuis plus de dix ans dans la même résidence. De ce fait, 53,5 % des Beaucourtois sont propriétaires de leur logement contre 44,6 % de locataires5.
En 2002, dans le cadre de son projet de ville, la municipalité de Beaucourt a souhaité l’urbanisation du secteur dit des Grands Champs. Cette réserve forestière d’environ sept hectares, appartenant à la SAFC, a fait l’objet, en concertation avec l’Agence d’Urbanisme du Territoire de Belfort et la commission urbanisme, d’une attention toute particulière pour donner une image résidentielle à cette zone. Ainsi, sa situation privilégiée sur une colline offrant une vue lointaine et dégagée, de même que les restes d’ornement du château, aujourd’hui disparus, ont été des points forts du schéma d’urbanisation proposé. En termes d’aménagement des espaces, l’allée des tilleuls, élément majeur, sera conservée et prolongée jusqu’au bois. Sera créée, ainsi, une promenade qui, à travers les Grands Champs, conduira à l’intersection des rues de Montbouton et de la Charme pour ainsi rejoindre le Champ de Mars avec son panorama ainsi que le Parc des Cèdres. Des espaces piétonniers secondaires seront aménagés pour permettre d’admirer des arbres centenaires. Il est à noter que cet aménagement devrait également voir l’aboutissement d’une étude novatrice et écologique en matière de récupération et d’évacuation des eaux de pluie. Des bassins de rétentions de ces eaux pluviales seront créés et devraient permettre d’aménager des jardins humides et de senteurs. Une première tranche d’environ trente lots vit le jour en 2004. Dans un second temps, la ville se penchera sur l’aménagement de l’ancienne Fonderie qui pourrait accueillir de petites maisons de ville. Ainsi, la réalisation de ce projet permettra un développement plus harmonieux de Beaucourt dans un environnement sauvegardé et répondra aux nombreuses sollicitations en matière d’habitations individuelles.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Boocort en 1147, Boocurt en 11626, puis Bocourt en 13177.
Il s'agit d'une formation médiévale en -court au sens ancien de « cour de ferme > ferme ». Le premier élément Beau-, comme l'indiquent les formes anciennes et comme c'est généralement le cas pour les noms en -court, est un nom de personne germanique8. L'appellatif toponymique court est issu du gallo-roman * CORTE ou * CURTE, lui-même du latin cohors / cohortis, il a donné le français cour, orthographié sans t, en raison d'une mauvaise étymologie d'après le latin curia.
L'anthroponyme germanique que l'on identifie dans Beaucourt est certainement Bodo7,6, devenu Boo- à la suite de la lénition du [d] intervocalique, caractéristique de la langue d'oïl. Il s'agit d'un nom de personne extrêmement fréquent en toponymie. Attraction graphique du mot « beau », bien que le terme « cour » soit féminin. Homonymie probable avec les nombreux autres Beaucourt. Située près d'une colline appelée le Grammont, Beaucourt tire son surnom de celle-ci : la cité du Grammont.
Tout près de Beaucourt se trouve un plateau, le Grammont, sur lequel l'homme du Néolithique établit un camp fortifié important abritant entre autres de nombreuses sépultures. Plus tard fut construite par les Romains une route militaire importante reliant Mandeure à l'Alsace et qui traversait le territoire de la commune, venant de Dasle et se dirigeant vers Delle ; des traces de constructions romaines ont été mises au jour10. Le nom de Beaucourt est cité déjà au XIIe siècle, le village est alors à la frontière entre l'évêché de Bâle et celui de Besançon. Il faisait partie au Moyen Âge de la mairie de Saint-Dizier-l'Évêque et de la prévôté de Delle. En décembre 1320, Jeanne de Montbéliard, fille de Renaud de Bourgogne et comtesse de Ferrette, affranchit deux serfs de Beaucourt, pratique courante à cette époque où la propriété du sol va de pair avec celle des gens qui le cultivent.
L'histoire de la ville, que devient Beaucourt au cours du XIXe siècle, est indissociable de celle de la famille Japy, implantée à Beaucourt depuis le XVIe siècle. Frédéric Japy, né en 1749, fils de forgeron, a appris le métier d'horloger au Locle (Suisse). De retour à Beaucourt, il invente machines et outillages qui permettent la fabrication de pièces d'horlogerie en série par des ouvriers peu qualifiés. Ces derniers sont regroupés dans un familistère, ensemble immobilier regroupant ateliers, logements, lieu de culte, école, magasin d'alimentation…
L'entreprise Japy se développe très rapidement et d'environ cinquante ouvriers en 1777, elle emploie 3 200 personnes en 1851. La diversification des fabrications est grande : quincaillerie, lampes, outillage, matériel agricole et par la suite : pompes, moteurs à explosion, matériel électrique, casseroles et objets ménagers, machines à écrire… Des établissements sont construits dans les localités voisines : Fesches-le-Châtel, Audincourt…
La construction de bâtiments par les Japy ne concerne pas seulement les châteaux familiaux et les usines : un temple et un presbytère protestant, des maisons et cités pour le personnel et divers établissements publics sont financés par la grande famille bourgeoise. Beaucoup de ces constructions ont survécu au démantèlement de la société dans les années 1950 et ont été réhabilitées. L'une des anciennes usines, la Pendulerie, abrite le Musée Japy.
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